Interface:
« surface
à la frontière entre deux parties de matière ou d'espace
» d'où « espace,
lieu d'interaction, moyens d'interaction, de jonction entre deux
systèmes, deux organisations etc.
». Il est intéressant d'observer que l'interface peut être
considérée un 'lieu' (on peut y placer quelque partie de notre
corps) en même temps qu'une limite, une frontière (elle se place à
la fin de mon sens du toucher et au début de la “partie sensible”
de l'instrument). En effet elle appartient aux deux réalités
qu'elle met en contact et en même temps elle n'y appartient pas.
Elle peut être considérée comme un horizon en mouvement car elle
est un lieu de passage, passage d'énergie. Le dieu romain Janus -
qui présidait aux commencements, aux passages et aux portes - était
représenté en ayant deux visages qui regardaient dans deux
directions opposés.
Dans
le cas de la musique électronique ou électroacoustique le processus
"intention → geste → son → perception" sous-entend
plusieurs passages entre des situations énergétiques différentes:
entre le corps et la surface des interfaces (capteurs, touchscreen,
clavier, pad…), entre les messages électriques des capteurs et le
module de production du son (numérique ou analogique). A ce stade
s'insèrent, dans le cas du numérique, l'interface et le langage de
programmation du logiciel. Il y a interface entre numérique et
analogique, interface entre l'électronique et l'air (la membrane du
haut-parleur) et enfin l'oreille (sans la diviser elle aussi dans ses
multiples transformations énergétiques): interface entre la
vibration de l'air et notre perception. En général chaque fois
qu'il y a un changement d'état énergétique on peut concevoir la
présence d'une interface. La
plupart des recherches se situent en aval de la
main du performeur (supposant que celui-ci ait des intentions
musicales 'standard') et en amont de la membrane du haut-parleur.
Elles ont développé essentiellement le système de transformation
du geste en signal numérique et laissent à la flexibilité du
logiciel, contrôlé par ces signaux, la construction de la chaine
"expressive". L'ouverture du système, sa modularité sont
des facteurs très importants et utiles mais cachent le piège d'un
ajustement infini du système même: si l'on change toujours
l'instrument comment saura-t-on en jouer?
D'un point de vue philosophique on pourrait considérer l'interface comme un lieu du présent, un lieu où l'énergie manifeste sa présence dans l'instant. Pensons au clavier d'un piano, sa mécanique sophistiquée permet le passage de l’énergie musculaire à l'énergie sonore, mais nos sens sont incapables de détecter le retard entre le geste et le son: les deux énergies sont pour nous indissociablement unies dans l'objet temporel instantané qu'est la musique. Même si d'un point de vue physique on peut analyser et sectionner toutes les transformations en acte dans l'instrument, du point de vue pratique on n'as pas eu besoin d'analyser les micro agencement-relâchement d'un archet colophané pour créer un instrument à cordes frottées. Ainsi comme on ne doit pas connaître le diagramme électronique d'un Theremin pour pouvoir en jouer, il suffit de trouver la façon d'adapter les mouvements de notre corps au résultats sonores. Pour le musicien l'instrument est quelque chose que l'on touche avant tout et normalement on n'en analyse pas l'interface car il suffit d'en détecter les effets. On sait aussi que les musiciens à un certain niveau travaillent sur la mécanique de leurs instruments pour l'adapter à leur exigences soit directement d'une façon instinctive soit par l’intermédiaire d'un luthier. C'est donc l'exigence qui crée l'instrument.
D'un point de vue philosophique on pourrait considérer l'interface comme un lieu du présent, un lieu où l'énergie manifeste sa présence dans l'instant. Pensons au clavier d'un piano, sa mécanique sophistiquée permet le passage de l’énergie musculaire à l'énergie sonore, mais nos sens sont incapables de détecter le retard entre le geste et le son: les deux énergies sont pour nous indissociablement unies dans l'objet temporel instantané qu'est la musique. Même si d'un point de vue physique on peut analyser et sectionner toutes les transformations en acte dans l'instrument, du point de vue pratique on n'as pas eu besoin d'analyser les micro agencement-relâchement d'un archet colophané pour créer un instrument à cordes frottées. Ainsi comme on ne doit pas connaître le diagramme électronique d'un Theremin pour pouvoir en jouer, il suffit de trouver la façon d'adapter les mouvements de notre corps au résultats sonores. Pour le musicien l'instrument est quelque chose que l'on touche avant tout et normalement on n'en analyse pas l'interface car il suffit d'en détecter les effets. On sait aussi que les musiciens à un certain niveau travaillent sur la mécanique de leurs instruments pour l'adapter à leur exigences soit directement d'une façon instinctive soit par l’intermédiaire d'un luthier. C'est donc l'exigence qui crée l'instrument.
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